je dédie ce poême à mes filles:
La Complainte de
Rutebeuf
Que sont mes amis devenus; que j'avais de si près tenus... Et tant aimés. Ils ont été trop clairsemés, Je crois le vent les a ôtés. L'amour est morte. Ce sont amis que vent emporte Et il ventait devant ma porte; les emporta. Avec le temps qu'arbre défeuille Quand il ne reste en branches feuille Qui n'aille à terre... avec pauvreté qui m'atterre Qui de partout me fait la guerre aux temps d'hiver. Ne convient pas que vous raconte Comment je me suis mis à honte, en quelle manière. Que sont mes amis devenus; que j'avais de si près tenus... Et tant aimés. Ils ont été trop clairsemés, Je crois le vent les a ôtés. L'amour est morte. Le mal ne sait pas seul venir. tout ce qui m'était à venir... M'est avenu. Pauvres sens et pauvre mémoire; M'a Dieu donné le Roi de gloire. Et pauvre rente... et froid au cul quand bise vente. Le vent me vient, le vent m'évente. L'amour est morte. Ce sont amis que vent emporte Et il ventait devant ma porte; les emporta. * extraits du Guigon d'hiver et de La Complainte de Rutebeuf, mis en musique par Léo Ferré. |
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